Kendrick Lamar : premier rappeur récompensé par le prix Pulitzer!

L’univers du rap a enfin son Pulitzer. L’artiste américain Kendrick Lamar a reçu lundi 16 Avril le célèbre prix Pulitzer dans la catégorie Musique. Son album Damn sorti en 2017, à conquis le jury du prestigieux prix américain. Une grande première, puisqu’il est le premier artiste hip-hop à recevoir un tel prix.

Si depuis la création de ce tant convoité prix Pulitzer aucun rappeur ne l’avait obtenu, c’est désormais chose faite! Kendrick Lamar a ainsi vu son album Damn consacré par le jury. Dans la catégorie musique, les rappeurs désireux de recevoir ce prix sont nombreux mais aucun n’avait attiré les faveurs du jury. Jusqu’à ce fameux lundi 16 avril.

 

Une récompense révolutionnaire. Depuis sa création en 1917, le prix Pulitzer récompense des talents dans quatre domaines distincts : le journalisme, la littérature, la fiction et la musique. S’il a fait de nombreux élus depuis, la catégorie musique n’avait jamais consacré un rappeur. Ce sont des artistes de jazz ou de musique classique qui avaient été mis à l’honneur. Le prix remis cette année à Kendrick Lamar est un signe d’évolution. Le rap commence à être pris au sérieux et on s’y intéresse. En recevant ce prix la musique dite « populaire » s’impose et la symbolique est forte. Une légitimité plus grande, pour une discipline encore trop discriminée.

Le jury du Pulitzer a décelé dans l’album « DAMN » : « une collection de morceaux plein de virtuosité, unifiée par l’authenticité de sa langue et une dynamique rythmique qui proposent des photos marquantes, capturant la complexité de la vie moderne des Afro-Américains ».

 Un artiste engagé et politique. Connu pour sa plume souvent militante, Kendrick Lamar s’est imposé comme l’artiste qui dénonce. Ses quatre albums sont de véritables succès et la carrière du rappeur ne semble pas en berne. Bien au contraire. Il se sert de sa notoriété pour faire passer des messages forts et ça fonctionne. Dans son titre « XXX », en collaboration avec U2 il dénonce la condition des Noirs aux États-Unis, évoquant les meurtres commis sur les jeunes en référence aux faits intervenus ces dernières années. Il persiste. Et il signe. Ce n’est pas la première fois qu’il fait de sa plume une arme pour dénoncer des idées sociétales encore trop minimisées, dans une société américaine dépassée. Son titre « Alright » de son précédent album « To pimp a butterfly », a d’ailleurs été choisi par le mouvement protestataire Black Lives Matter. « We gon’ be alright ». Un refrain devenu symbolique.  Avec ce tube, le rappeur invite la jeunesse à s’engager contre les violences policières dont sont victimes les Afro-américains et à ne pas abandonner. Un titre plein d’espoir.

 

Sur le devant de la scène. Il y a deux ans, sa prestation aux Grammy Awards s’inscrivait comme un moment marquant dans sa carrière.  En arrivant menotté sur scène avec ses danseurs, l’artiste profitait du show pour évoquer une nouvelle fois la discrimination dont sont victimes les hommes noirs aux États-Unis. Une prestation scénique très politique. Un message qui aura marqué les esprits. La même année il était également sur scène lors du BET awards performance, aux cotés de Beyoncé, il livrait une performance spectaculaire sur le titre de la chanteuse « Freedom ». Une nouvelle occasion pour le rappeur de mettre en lumière ses idées en reprenant notamment, un discours de Martin Luther King. L’engagement et la volonté de Kendrick Lamar lui ont valu l’ultime consécration et il est désormais le symbole que le rap a bel et bien sa place dans un monde musical plus que jamais enclin aux changements. En le récompensant, le jury marque à jamais l’histoire du rap US.

 

Aurore Murat

 

 

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