Parcours d’un combattant

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« Force et Honneur ». Trois mots inscrits sur son tee-shirt, et le leitmotiv de sa vie. Salim Benfoda a fait de cette devise des légions romaines antiques son hymne, sa voie, son « mektoub ». C’est aussi la devise du JSKB, le Jeremy Sportouch Kick Boxing à Marseille, où Salim s’entraîne dès qu’il le peut. Son entraîneur Alain l’emmène aussi assister aux galas de boxe de la région, à des concerts, à des sorties … Au-delà des entraînements sportifs, c’est tout un accompagnement au quotidien que Alain Sportouch mène de front auprès des jeunes comme de leurs familles. Et la boxe rentre dans la vie de ces « combattants par nature » comme une évidence. Car pour Salim comme pour d’autres, la vie est une succession de rounds dont chaque issue est décisive.

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Les commentaires seront envoyés avant, en attendant le prochain rendez-vous. Elle s’appuiera en fonction des dépassements observés entre 2010 et 2014 (le dépassement observé a été de 7 à 9 https://christianfelie.fr/11401-rencontre-gratuite-charente-maritime-95596/ % en moyenne entre 2008 et 2014). Les prêteurs ont un peu de chance de bien faire les prêteurs.

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Sur le ring, Salim encaisse et contre les directs, les crochets, les uppercuts. Dépendance, solitude, privation. D’autres coups qu’il a dû apprendre à contrer, mais aussi à encaisser, souvent. Né prématurément à 6 mois et demi, il est infirme moteur cérébral. Comme son frère jumeau Sofiane. Leur mère Leïla les élève seule. Pour elle, hors-de question de placer ses enfants en internat spécialisé. « Dans ces centres, ils sont entre handicapés. Ils ne côtoient pas de valides. C’est pas ça l’intégration. », m’affirme Leïla, comme pour se justifier. C’est autour de l’handicap de ses fils qu’elle a bâti sa vie. Depuis près de 30 ans, elle a conservé ses droits et ses tâches de maman, puisque définitivement, ses enfants lui appartiennent et dépendent d’elle. Si son frère est dans une dépendance extrême, Salim bénéficie d’un peu plus d’autonomie. Une autonomie qu’il a acquis au fil des années et qui lui a permis de co-fonder la section Handiboxe du JSKB avec son ami d’enfance, Jeremy Sportouch, champion d’Europe valide de kick boxing et fondateur du club.

Une belle histoire d’amitié

Lorsque je rencontre Alain Sportouch, le père de Jeremy et vice-président du club, il me raconte : « En fait, c’est juste une belle histoire d’amitié au départ. Jeremy et Salim se connaissent depuis qu’ils sont très jeunes. Salim suivait et commentait tous les combats de Jeremy. Et puis, il comparait sa vie à un combat de boxe. Sauf que pour lui le combat dure toute la vie » Survient alors l’idée d’intégrer des personnes handicapées au sein du club. Le JSKB devient l’un des pionniers du mouvement en France. Cela fait dix ans maintenant. Et en dix ans, le club est passé de 1 à 47 handiboxeurs licenciés. Pour Alain, l’entraîneur de ces boxeurs d’un autre genre, il s’agit de son combat à lui. Lutter pour l’intégration de ces jeunes, c’est leur permettre l’ouverture au monde, le dépassement de soi et un gain incontestable en amour propre et en estime de soi-même.

Une dépendance inexorable

« Mon quotidien c’était des journées interminables, passer des heures devant la télé à gamberger, à se demander qui voudra bien m’amener pour aller chier ou qui m’aidera à faire des choses simples comme boire ou manger. » Pour Salim, je le comprends vite, tout dépend de la bonne volonté des autres pour absolument tous les gestes du quotidien… Il m’explique que pour lui, comme pour beaucoup de jeunes handicapés, tout était programmé à l’avance. Passer de l’hôpital à l’école spécialisée pour jeunes handicapés, puis à la Maison d’Accueil Spécialisée pour adultes et dans ce monde fermé et entièrement médicalisé, être quelqu’un à l’extérieur, participer à la vie sociale, c’est un parcours du combattant. « Par exemple, si je veux sortir, je dois commander un transport adapté 15 jours à l’avance. Pour toi, ce serait comme si à chaque fois que tu veux prendre le métro, tu devais téléphoner 15 jours à l’avance pour réserver le ticket et cela arrive que ce jour-là, à cette heure là, il n’y ait aucun car adapté de disponible. » Pourtant je comprends vite que là n’est pas le problème le plus pénible. « Si par malchance au cours d’une sortie j’ai envie d’aller pisser, malgré les précautions que j’aurais prises à
l’avance, il faudra que je me fasse violence et que je prenne sur ma fierté pour demander à un inconnu de m’aider à aller aux toilettes (si la porte est assez grande pour laisser passer le fauteuil), à me baisser le pantalon et à placer le pistolet (terme technique de l’urinoir), pour que je puisse me soulager. » Cette dépendance dans tous les domaines, c’est ce qui semble le plus dur à accepter pour Salim. Fonder une famille, avoir des projets, sont autant de soucis qu’il ne peut avoir que s’il est accompagné d’un valide et il le souligne lui-même : « Qui dit dépendance dit forcément demande et qui dit demande dit exposition au refus. » Et pourtant… « Pour m’habiller, me déshabiller, même dans la nudité je dois toujours être accompagné. » Dans ces conditions…difficile d’avoir un jardin secret, une relation intime, une vie amoureuse.

Une pudeur chimérique

Dans les galas de boxe que Salim va voir avec Alain et le JSKB, la mise en scène est impressionnante. Chaque combattant choisit une musique qui sera diffusée dans les enceintes lors de son entrée sur le ring. C’est en général, un morceau de rap hardcore bien « egotripé » pour assurer le show. On expose sa force, sa virilité, son corps. Pour Salim, ce sont des armes dont il a vite compris qu’il ne bénéficierait que très peu. Pourtant, comme tout homme de son âge, Salim voudrait être « le mec en place », plaire, séduire. Mais lutter contre son éternelle image de « peuchère » est un combat pénible. Quand j’aborde la question de la sexualité avec lui, il prend un air de ministre, le regard droit, et me sourit…puis reprend un ton très solennel et tient un discours net et sans détour. « En France, la sexualité des handicapés c’est tabou. Le seul moyen pour coucher avec une fille c’est la prostitution et c’est illégal. Et puis pourquoi je dois payer pour quelque chose que les valides font gratuitement et par amour ? C’est insultant et c’est trop dévalorisant. » Puis il me parle du Danemark et de la Suisse qui feraient appel à des « assistants sexuels » intervenant auprès de personnes handicapées mais non prostituées et qui recevraient conseils de médecins compétents et formation. « Il est scientifiquement prouvé que l’aspect sexuel est un excellent moyen d’épanouissement, alors pourquoi nous n’y avons pas accès ? D’autant que la loi de 2005 sur le handicap stipule que tous les désagréments liés au handicap doivent être compensés. » A l’évidence, il maîtrise son sujet. Les hommes sont vraiment tous les mêmes…          Séduire lorsque l’on est atteints d’un handicap aussi sévère, ce ne peut être instaurer un  rapport de séduction. La séduction, dans un fauteuil roulant, n’a pas cette aisance, cette désinvolture, cette liberté. Séduire, pour Salim comme pour d’autres, c’est apporter une vision différente de la vie à l’autre, c’est réfléchir à ce qu’il est possible de vivre avec cet handicap encombrant. Exister pour ce que l’on est et non pour ce que l’on paraît, ça fait sourire en couverture des magazines de presse féminine, ça fait réfléchir lorsque le cadre est nettement moins badin. « Si une fille valide vient vers moi, il faut qu’elle soit armée mentalement. Déjà pour me voir avec son cœur et pas avec ses yeux. Et puis surtout pour supporter mon handicap, ignorer les regards empreints de pitié, surmonter les frustrations de ne pas pouvoir aller dans des lieux sans accessibilité et puis m’épauler au quotidien. »

Aller à l’essentiel, toujours

Se mettre à la place d’une personne atteinte d’infirmité motrice cérébrale, je m’aperçois que c’est bien plus complexe que je ne l’avais imaginé. Aux premiers abords presque par réflexe, n’importe quelle personne « valide » jugerait cette vie insupportable et ces difficultés insurmontables. Peut-être est-ce dû à l’idée reçue que si nous devenions handicapés, la vie ne vaudrait plus la peine d’être vécue. Nous sommes finalement rarement confrontés à la dépendance, on ne sait pas ce que c’est et instinctivement, les situations de dépendance sont les situations que l’on esquive. Elles font peur. Salim m’explique que la dépendance n’est pas seulement le fait d’avoir besoin de quelqu’un pour les actes de la vie quotidienne. C’est un phénomène complexe qui, paradoxalement, conduit à réfléchir à l’essentiel. « Si je m’embrouille avec quelqu’un, un éducateur par exemple lors d’une activité, et si une heure après je reviens vers lui parce que j’ai besoin qu’il me donne à boire et qu’il est encore énervé, il peut arriver qu’il me donne à boire trop brusquement. Je m’étrangle et je recrache tout. Au bout du compte, c’est
toujours moi qui suis mouillé. C’est toujours moi qui doit renoncer, toujours. »

La boxe, une échappatoire

C’est par le biais de la boxe et du travail fait par le JSKB que Salim a pu faire des expériences de vie, des vraies. C’est son combat à lui pour donner du sens à son quotidien et à travers ce combat, c’est tout un club qu’il inspire. Et cette section handiboxe au JSKB, c’est la fierté d’Alain Sportouch : « Quand ils sont sur le ring, ils ne pensent plus à leur handicap. A ce moment-là, ils sont boxeurs. D’ailleurs les boxeurs valides le disent. Ils ont une détermination effarante. On ne les arrête plus. Ils sont à 200% pendant les entraînements et ont une force mentale que leur enviraient les plus grands champions. » Je comprends finalement qu’au sein du JSKB, et plus particulièrement dans la section handiboxe, chaque entraînement est déjà une victoire. Une victoire dans une guerre pour l’intégration, la vraie. Pas celle des institutions médicales qui rebutent tant Leila, pas celle de l’autonomie qui ne sera jamais gagnée, mais la victoire d’un groupe d’hommes qui se rendent mutuellement la vie plus belle, plus légère et plus pleine. A chaque entraînement, chaque passage sur le ring, Alain redonne à Salim la détermination de combattre, maintenant et pour toujours. Et Salim donne à Alain celle de poursuivre cet investissement pour d’autres jeunes qui partagent son handicap et ses aspirations. C’est finalement tout un club qui se donne de la force. L’honneur, ils l’ont déjà.

Clémence Boeuf

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