Rencontre entre Picasso et le neuvième art

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Depuis le 21 juillet, le musée Picasso-Paris accueille une exposition inédite « Picasso et la bande dessinée ». Une rencontre artistique entre le peintre espagnol et l’art américain dont on ne soupçonnait, jusqu’alors, pas l’existence.

Après cinq ans de fermeture pour travaux, le musée Picasso situé 5, rue de Thorigny dans le Marais, revient avec un parcours captivant où l’on découvre une facette cachée de l’artiste Pablo Picasso : son amour pour la bande dessinée. En déambulant dans le musée, on se rend rapidement compte que l’intérêt de l’artiste pour cette discipline a rapidement inspiré ses premières œuvres. Des petits journaux illustrés, ressemblant à des croquis mais en plus élaborés, en témoignent. Ceux-ci ont été dessinés en 1894, l’artiste a alors 13 ans. Rien de surprenant puisque rappelons le, l’artiste espagnol est né à Malaga en 1881, et commence à peindre dès les années 1890 qui préfigure de la naissance de la bande-dessinée aux États-Unis.

La bande dessinée, comme source d’inspiration

Pablo Picasso, Histoire claire et simple de Max Jacob, 13 janvier 1903,dessin à la plume, encre brune, vélin (papier), Paris (origine), Musée national Picasso-Paris, Photo (C) RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau, © Succession Picasso 2020

Tout au long du parcours, des toiles originales sont exposées, semblables à des croquis ou des planches de Bd inachevés. Mettant en scène des personnages assez réalistes accompagnés de bulles et de dialogues, on retrouve les caractéristiques principales d’un dessin de bande-dessinée. Histoire claire et simple de Max Jacob, en est un exemple concret. L’esquisse représente de façon ubuesque et ironique, les aventures parisiennes du premier ami français de Picasso, le poète Max Jacob. Il simplifie les traits de son ami et le met en scène grâce à une narration burlesque qui témoigne, en autre, de sa connaissance de l’univers de la BD.

Songe et mensonge de Franco met de nouveau en lumière le goût de l’artiste pour la bande dessinée. Il y représente, dans une planche de neufs dessins, le dictateur Franco tel un monstre sanguinaire. Certains de ses personnages se retrouveront d’ailleurs dans son œuvre majeur peinte la même année : Guernica. Le point commun entre ses toiles résident non pas dans leur forme, mais dans le thème, qui se révèle être un sujet récurrent chez Picasso : la violence franquiste ou la guerre en général.

Pablo Picasso, collectionneur

L’intérêt de Pablo Picasso pour la bande dessinée, s’en ressent dans ses œuvres et jusque dans sa bibliothèque… En effet, en avançant de pièces en pièces, on découvre avec surprise que l’artiste espagnol était un grand collectionneur de journaux. Américains, espagnols ou encore français, sa collection est riche. Et c’est notamment grâce à la collectionneuse Gertrude Stein et grande amie de Picasso que l’on sait cela. Elle révèle dans son Autobiographie d’Alice Toklas publiée en 1933, le goût prononcé de l’artiste pour les comics. Pour n’en citer qu’un, il dévora The Katzenjammer Kids ou Pim Pam Poum en français, publié dans The American Humorist, le supplément dominical du New York Journal. L’artiste se les procurait par le biais de son amie américaine. Cela nous rappelle que le journal est un des sujets récurrents dans ses œuvres et une source d’inspiration inépuisable pour Picasso.

Picasso dans l’univers de la BD

Philippe Geluck«Picasso se rendant compte qu’il est le seul peintre au monde à ne pas pouvoir faire un faux Picasso»(c)Philippe Geluck

S’il s’est beaucoup inspiré du neuvième art, Picasso a lui même été le sujet de dessinateurs. Une marinière, un pinceau, des formes cubiques et le tour est joué. Comme chez Philippe Geluck, dessinateur connu pour son personnage ironique et iconique Le chat, Picasso s’est intégré à ses dessins.

Maurice Henry «Devine chez quel peintre je viens de poser» (Dessin au recto par Maurice Henry et au verso par Pablo Picasso) Sans date. Musée de Reims

La vie et l’œuvre de Pablo Picasso figurent aussi chez Maurice Henry, ainsi que dans les albums intitulés « La Vie imagée de Pablo Picasso » (1951) dont le scénario est signé Benjamin Péret et André Breton,on peut également apercevoir des allusions aux personnages de Picasso dans la Bd « Le salon » de Nick Bertozzi (2007), ou encore dans les albums « Pablo » de Julie Birmant et Clément Oubrerie (2012-2014) ou enfin chez Daniel Torres avec l’album « Picasso en la Guerra civil » en 2018.

Pour en savoir plus, direction le Musée Picasso-Paris, 5, rue de Thorigny 75003 Paris.

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