France-Italie : un constat à deux variables

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Covid-19. Alors que l’Italie prend des mesures radicales depuis plus d’une semaine, la France semble être à la traîne. Quel est réellement l’état de ces deux pays frontaliers? 

Samedi 14 mars. 

Milan. Jusqu’au 3 avril, nos voisins italiens sont confinés chez eux, assignés à résidence. Une décision radicale prise par le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, le lundi 9 mars face au nombre exorbitant de décès et de cas de coronavirus comptabilisé dans le pays. Les habitants de la péninsule ont fui les grandes villes pour rejoindre les plus petites. Les ruelles sont désertes, les magasins, musées, théâtres, restaurants sont fermés. Les lieux de vie ne sont plus. Le pays a arrêté de tourner. Désormais, un seul mot d’ordre : restez chez soi. Tout comme les personnages imaginés par Boccace dans son roman Le Décaméron, les italiens cherchent des occupations. “C’est difficile, on s’ennuie beaucoup. Alors on s’autorise une sortie par jour pour marcher un peu. Seuls et avec des masques,” souligne Sofia, étudiante à l’Université de droit de Rome, en confinement depuis 2 semaines. Aujourd’hui, les maires de nombreuses communes ont décidé de fermer les parcs. Difficile de s’occuper l’esprit dans un atmosphère aussi gris. Alors on prend son mal en patience, on redécouvre le plaisir des siestes et de la lecture, on vaque à des occupations d’ordinaire oubliées. Mieux encore, on chante en coeur aux balcons pour faire oublier la solitude ambiante. En ce qui concerne le ravitaillement, les supermarchés sont restés ouverts, mais les gens privilégient la livraison à domicile afin de limiter les déplacements et les contacts humains. L’Italie est le pays européen le plus touché par cette crise sanitaire, reste à savoir si les mesures entreprises porteront leurs fruits.

Le numéro direct d’accès au Samu est submergé.


Paris. L’appel vers le 15 est saturé depuis ce matin. Les rues de Paris et les transports en commun sont désertes. L’allocution du président de la République aurait-il réveillé les consciences? Jeudi 12 mars au soir, la fermeture des lieux de scolarisation était annoncé sur un ton solennel. À partir de lundi 16 mars, crèches, centres de loisirs, écoles, collèges, lycées et universités seront fermés jusqu’à nouvel ordre. Emmanuelle Macron n’a effectivement pas précisé de date butoir. Alors l’inquiétude se fait sentir, le coronavirus est dans toutes les conversations. Le chef de l’Etat a également demandé le repli des personnes âgées, handicapées ou malades chez elles, prolongé la trêve hivernale et préconisé le télétravail. Des mesures raisonnables. Pourtant, l’allocution n’a pas convaincu. Et ce, car le président de la République a maintenu les élections municipales. Une décision jugée irresponsable par un grand nombre de citoyens. Bien que des mesures de précautions ont été prises dans les bureaux de vote, les français seront-ils mobilisés ce dimanche 15 mars ? La question reste en suspend. À l’heure où les français reviennent aux règles de base de l’hygiène et les économistes reconnaissent que la mondialisation nous a rendu, à tort, « addict » au marché chinois, que pouvons-nous faire pour contrer ce virus ? Mesurer l’ampleur de la situation et devenir responsable serait certainement un bon début.

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